Conférenciers invités

Conférences invitées

Plus de 50 ans de pratiques de base de données floristiques en Wallonie : usages, évolution et limites des usages des relevés botaniques

Prof. Marc Dufrene (ULiege, Gembloux Agro-Bio Tech, Biodiversité et Paysage - https://biodiversity-landscape.be/ )

La Wallonie a une longue histoire de la gestion standardisée des données d’observation d’espèces de la Flore pour réaliser des cartographies régionales (« Atlas de la Flore » publié en 1979) ou pour établir les bases de la syntaxonomie et de la cartographie locale avec la création du Centre de Cartographie Phytosociologique de Gembloux dans les années 60. Ces inventaires se caractérisent par une réelle volonté de standardisation des inventaires régionaux et locaux anticipant largement l’avènement des bases de données informatisées et leurs contraintes. Bien qu’évidemment jamais exhaustives, elles sont des références assez uniques de l’état historique de l’environnement et de la qualité de biotopes qui ont depuis largement évolués suite aux pressions humaines locales et globales.

Depuis, la manière de décrire la végétation d’un lieu ou d’une région a largement évolué et les usages se sont très largement diversifiés. Les inventaires locaux servent à évaluer et à suivre la qualité des biotopes, à démontrer l’efficience d’actions de gestion ou de restauration, l’intérêt biologique de sites particuliers dans les logiques de réseau écologique fonctionnel et opérationnels... Ces données locales sont de mieux en mieux compilées dans des bases de données régionales de plus en plus partagées et accessibles. Une plus large diversité d’acteurs sont mobilisés avec le développement des sciences participatives et des outils de détermination automatisés pour y contribuer. Ces bases de données régionales sont mobilisées pour définir des critères d’intérêt des espèces (rareté, tendance de la répartition et des populations, niche écologique régionale, …), anticiper des évolutions des répartitions, notamment dans le cadre du changement climatique ou de la problématique des espèces envahissantes, et parfois mieux adapter les projets de réintroduction de populations.

Toutefois, si ces accumulations récentes de données récoltées sont impressionnantes, on explorera les limites de leurs usages car elles sont bien loin de répondre aux besoins toujours significatifs d’un minimum de standardisation et de cohérence.

Conservation des espèces endémiques : de la paillasse au terrain

Prof. Magda Bou Dagher Kharrat (Faculté des sciences, Université Saint Joseph, Beyouth, Liban et European Forest Institute, Barcelone, Espagne)

   Alors que les habitats naturels connaissent une dégradation continue, de nombreuses espèces végétales sont de plus en plus menacées, en particulier les espèces endémiques qui sont généralement plus vulnérables aux menaces anthropiques et aux changements environnementaux. Par conséquent, elles présentent un risque d'extinction plus élevé. La préservation de ces espèces est une préoccupation majeure dans un contexte mondial.

Au Liban, elles font l’objet d’une approche interdisciplinaire et intégrée pour leur conservation. Des études génétiques viennent complémenter des études autoécologiques et synécologiques des espèces, l’examen de leurs aires de distribution et l’identification des menaces qui pèsent dessus. Des actions de conservation sont ensuite entreprises combinant les approches de conservation in situ, ex-situ et dans certains cas circum-situ.  

Ces connaissances scientifiques sont précieuses dans la conception et la réalisation de projets de conservation comprenant des actions de translocation ou de renforcement des peuplements.

Mon exposé présentera les cas des Iris et des Astragales endémiques du Liban sur lesquels mon groupe de recherche travaille depuis 2008. Je présenterais également les activités de communication et de sensibilisation qui sont entreprises afin de s’assurer de l’adoption de ces projets de conservation par les communautés locales concernées.